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Des cours d'eau fortement modifiés par la main de l'homme

Pour mieux comprendre :

L'Agence de l'eau a réalisé un film d'animation afin d'expliquer l'importance de redonner de l'espace aux rivières suite au impact des activités humaines des dernières décennies. Ce film permet de mieux comprendre les effets des actions humain qui ont été effectuées sur l'Arve et de voir les bénéfices qu'apporteraient la restauration de la rivières pour un gain en biodiversité et en sécurité.


La circulation des poissons et des sédiments est vitale pour le bon fonctionnement des cours d'eau. Des solutions existent pour redonner libre-cours à nos rivières. Osons la continuité !

 

 

    

Evolution de la confluence Arve-Giffre entre 1935 et 2004

De tout temps, les cours d'eau du bassin versant ont été fortement modifiés, en particulier pour lutter contre les crues. L'histoire de l'Arve jusqu'au milieu du XXème siècle n'est qu'un succession d'inondations. Régulièrement, les archives et journaux de l'époque témoignent des dégâts causés par ses débordements. Les causes de ces inondations sont diverses. Ces crues sont caractérisées par :

  • Une grande rapidité : l'eau peut monter en quelques heures à chamonix et les crues peuvent se propager à la vitesse de 1m87 par seconde, c'est à dire qu'elles mettent alors 7 heures pour parcourir la distance de 47 Km entre Passy et le pont de Bellecombe. Elle peuvent atteindre leur maximun en 24 heures.
  • Une courte durée : les crues dues le plus souvent à de fortes pluie, celles-ci entrainaent un refroidissement qui provoque des chutes de neiges sur les sommets et ainsi le débit qui s'écoule en aval baisse. Les crues alors diminuent.

Evidemment, les conséquences sur la vie des populations étaient importantes (destruction d’habitations et d’ouvrage, inondation des terres agricoles, création de zones humides transmettant le paludisme…), ce qui a conduit à la création de digues sur plusieurs sections de son cours jusqu’au début du XXe siècle. L'Arve conservait néanmoins des latitudes de divagation et de submersion de son lit majeur qui conditionnaient l'ensemble de l'équilibre biologique et socio-économique de la vallée. Les décennies d'après-guerre ont vu s'effectuer une transformation radicale de cet équilibre :

  • Par des extractions massives de matériaux (15 millions de m3 extraits) qui ont entrainé érosion régressive et enfoncement du lit actuel (confiné à 75%);
  • Par les multiples formes d'occupation des sols (urbanisation) qui ont réduit le domaine d'extension de la rivière et accru les pollutions ;
  • Par des actions nombreuses de protection des ouvrages ou des berges et de fixation du lit qui ne divague plus ;
  • Par des conséquences diverses sur les nappes d'accompagnement et l'ensemble de l'écosystème qui leur est lié.

 

Conséquences des activités anthropiques

Sur le cours d'eau : La reduction du lit du fait de l'endiguement a contraint les rivières en tresses qui ne peuvent plus divaguer dans la plaine comme avant. Cette réduction drastique de la largeur utilisable pour la rivière à profondément modifié son dessin. 
Les extractions ont contribué fortement à l'incision du lit et, consécutivement , à la destabilisation des berges et d'ouvrages d'art comme les ponts. Pour pallier à ces déficits, des seuils ont été réalisés. Ces derniers fonctionnement d'abord comme un barrage sédimentaire qui stocke les matériaux dans son lit amont puis le transit reprend quand le remblaiement est terminé. les seuils sont censés à termes devenir "transparents".

Redonner de la dynamique alluviale est ainsi l'enjeu principale de Natura 2000 de l'Arve. Ce principe doit être adopté dès que les conditions le permettent.

Sur la végétation des rives : La principale modification vient de la création de ballastières. Certaines de ces ballastières ont été comblées par des matériaux divers dont des déchets inertes et des décharges d’ordures ménagères. D’autre ce sont renaturalisées. Les roselières, apparues dans les années 80 suite à la création de ces ballastières, ont pris de plus en plus de place sur ces secteurs. En 20 ans, sur "l’Espace Borne Pont de Bellecombe" (plus grand espace naturel de la rivière Arve situer entre la confluence avec le Borne et le pont de Bellecombe à contamine sur Arve), la surface des roselières a été multipliée par 15. On observe, sur certaines ballastières, un phénomène de comblement qui peut conduire à un atterrissement total du plan d’eau en une vingtaine d’années, il s'agit d'une évolution "naturelle" de ces milieux crées par l'Homme.

La gestion à l'échelle du bassin versant est primordiale avec des orientations strategiques et concertées. Cest ce que doit permettre le Schéma d'Aménagement et de Gestuion de l'Eau (SAGE) dans son volet sur la géomorphologie (SAGE de l'Arve)