La Berce du Caucase
Nom scientifique : Heracleum mantegazzianum Somm. et Lev.
Famille : Apiacées
Floraison : Août-Octobre
Comment Reconnaitre la Berce de Caucase ?
La Berce du Caucase peut atteindre jusqu'à 5 mètre de hauteur ce qui en fait la plus grande plante herbacée d'Europe. Elle présente une tige épaisse et creuse et ses feuilles sont profondément découpées en 3 ou 5 divisions bordées de dents aiguës. Ses fleurs blanches sont disposées en ombelles constituées de plus de 50 rayons.
Biologie
Elle fleurit à partir du mois de mai et produit des graine dont la germination peut intervenir la même année du mois de juillet. Les plantes ont un développement végétatif pendant 2 à 3 ans durant lesquels elles ont l'aspect de rosettes de feuilles alores qu'elles accumulent des réserves dans leurs systèmes racinaires. Après cette période de développement végétatif, la floraison a lieu en été (mai/juillet) et la fructification à l’automne (entre août et mi-octobre). Après la dissémination des graines, la racine pivotante meurt. La Berce du Caucase nécessite un sol ou un climat suffisamment humide, un substrat bien pourvu en azote et les sols acides sont évités. Les berges des cours d’eaux et les prairies humides attenantes représentent les milieux de prédilection de la plante.
Mode de propagation
La Berce du Caucase se reproduit uniquement par la voie sexuée et se dissémine donc exclusivement par les grainesqu’elle produit (plus de 10 000 par individu). La plante colonise ainsi de nouveaux espaces soit de proche en proche lorsque les graines tombent au sol, soit à plus grande distance lorsqu’elles sont emportées par l’eau (notamment lors des crues), par le vent, les engins agricoles (pneumatiques) ou sous les semelles des chaussures.
Impact sur l'environnment et la santé
Sur l'environnement : La Berce du Caucase est une espèce très compétitive qui, par sa croissance rapide et sa grande taille, monopolise rapidement l’espace, les ressources nutritives et la lumière nécessaires à l’établissement et à la survie de la végétation herbacée et des jeunes ligneux. Ce phénomène de monopolisation des ressources induit ainsi la disparition locale des espèces indigènes. Il amplifie également l’érosion au niveau des berges des cours d’eau, lorsque celles-ci sont dépourvues de ripisylve.
Sur la santé : La sève de la plante contient des furanocoumarines, molécules qui sont activées par la lumière solaire (substance photosensibilisante) et occasionnent des lésions de la peau. Celle-ci devient rouge, gonflée et de grandes cloques apparaissent au bout d’un ou deux jours. Ces lésions ont l’aspect de brûlures qui peuvent être graves.
Méthode de gestion
Des précautions vestimentaires sont à prendre avant toute opération sur le terrain :
- le port de gants imperméables est impératif ;
- l’intégralité du corps doit être protégée de manière à éviter le contact direct de la peau avec la plante : le port de vêtements à manches longues, voire d’une combinaison, est indispensable.
L’arrachage manuel : Le moyen le plus efficace pour éliminer définitivement les individus adultes. Il s’agit de déterrer l’extrémité supérieure de la racine à l’aide d’une bêche et de la sectionner juste en dessous du collet. En effet, c’est au niveau de cette partie que de nouvelles repousses, bien que plus chétives, peuvent engendrer de nouvelles ombelles et donc des graines dans la même année. En tranchant juste au dessous de cette zone, on s’assure de la mort de la plante. Pour les individus juvéniles et les plantules, il est possible de les éliminer en les arrachant simplement tout en veillant à extraire l’appareil racinaire.
Un fauchage manuel : réalisé juste avant la floraison et renouvelé une à plusieurs fois quelques semaines plus tard, permet d’affaiblir la plante et, à terme, de l’éliminer. Au fur et à mesure des années, cette intervention permet de réduire progressivement la banque de graines contenue dans le sol.
Un contrôle agronomique par pâturage : ovin, bovin ou équin peut également être réalisé car ces animaux consomment la Berce du Caucase à son stade juvénile. Il est cependant indispensable d’éliminer dans un premier temps les individus adultes manuellement, car ils présentent un risque de brûlure sur les animaux. Cette méthode donne de bons résultats et permet l’élimination de l’espèce au bout de quelques années.